Warren Barguil revient pour nous sur la finale du challenge national qu’il a disputé sous les couleurs de l’équipe de Bretagne le week-end dernier lors du Tour des Cantons de Mareuil & Verteillac, une sorte de championnat de France par points regroupant les meilleurs espoirs français. Il y a fait plus que de la figuration, puisqu’il a contribué au succès de son coéquipier de circonstance F. Mallégol et a ramené également le classement par équipes grâce à la performance collective des Bretons.
– Raconte-nous comment se sont déroulées chacune des étapes du Tour des Cantons de Mareuil & Verteillac pour toi …
Warren : Tout d’abord, quand on est arrivé à Mareuil avec l’équipe de Bretagne, on a commencé par une sortie de décontraction sur les petites routes du coin et sous une grosse chaleur, mais j’étais tellement « collé » que j’ai été obligé de faire du « derrière voiture » à un moment pour rattraper mes camarades.
Sur la première étape, j’ai eu beaucoup de mal à me mettre dans la course. Un gros groupe est parti mais je l’ai loupé. Heureusement, on est rentré. Un autre groupe part ensuite, sans aucun bretons. On s’est mis à rouler très fort derrière et on est vite revenus. Puis, un groupe s’échappe avec Etienne (Tortelier). Sur le circuit final, dans une descente, je dis à Mathieu (Cloarec) de prendre ma roue pour essayer de le faire rentrer devant. Je fais donc la descente « à bloc » et on sort à cinq. On rentre facilement sur la tête et le peloton est alors relégué à 1’10 ». Mais devant, ça se regarde et on se fait finalement reprendre. Ca ressort à nouveau avec Etienne (Tortelier) puis, au passage sur la ligne (NDLR : le circuit final faisait 20 kms à parcourir à 3 reprises), j’observe un relâchement dans le peloton donc je ressors et on rentre sur la tête. Florent Mallégol rentre sur nous et attaque à 4 kms de l’arrivée avec quelques coureurs. Derrière, on a contrôlé et j’ai fait le sprint (Warren terminera 12ème de cette 1ère étape). Cette étape a été rendue très dure par les petites routes qui rendaient pas vraiment et la chaleur étouffante.
Sur la deuxième étape pour le contre-la-montre, j’ai eu un gros soucis car mon vélo n’est pas passé au contrôle des commissaires. Heureusement, je m’étais présenté 10 minutes avant. J’ai donc reculer ma selle avant d’y retourner. Mais ça ne passait toujours pas … Je reviens avec la selle reculée à fond, quelques secondes seulement avant le départ. Cela ne correspond pas du tout à ma position mais cette fois, ça passe. Je suis parti assez énervé par cette mésaventure et sans voiture suiveuse. Je n’ai pas réussi à me débloquer. En fait, je pensais faire un chrono pire que ça. Quand j’ai vu mon temps, je me suis dit qu’avec un vélo bien réglé et quelqu’un derrière pour m’encourager, je pense honnêtement que j’aurais pu gagner une bonne trentaine de secondes, mais bon c’est comme ça.
Au départ de la troisième étape, je n’avais pas trop le moral à cause de ma mésaventure du matin et puis j’avais déja la tête à la coupure que j’allais observée dès le soir même. Le départ fictif (NDLR : départ neutralisé par les commissaires jusqu’au lieu du départ réel durant quelques kilomètres et effectué à faible allure) a été très rapide, la voiture ouvreuse roulant très vite. Le peloton était en file indienne donc dès le drapeau baissé pour le départ réel, Flo (Florent Mallégol) et moi, on sort avec 5 autres coureurs. Au début, je passais mes relais normalement, sans appuyer plus fort que les autres, car je n’étais pas très bien. Mais 20 kilomètres plus tard, les autres membres de l’échappée n’en pouvaient plus. Du coup, je me suis mis à passer de longs relais, en montant quasiment toutes les bosses et en relançant en haut, pour protéger le maillot de leader de Florent (Mallégol). Un moment, on possède 1’30 » sur le peloton, mais l’écart redescend à 45″ lorsque la voiture de Provence remonte le peloton. Je dis à Florent de ne pas paniquer et finalement, un groupe nous rejoint en rentrant sur le circuit final avec Etienne (Tortelier). Etienne se met alors à rouler à son tour, vu qu’il en avait gardé sous la pédale toute la journée, du fait qu’on se trouvait devant avec Florent. A 1 tour et demie de l’arrivée, un groupe sort avec Etienne. Malheureusement, dans ce groupe, il y avait quelqu’un de dangereux pour le classement général et Etienne n’était pas au courant. Ca a commencé à sentir le roussi. Mais je voulais tellement qu’on gagne le général que, malgré tous les efforts que j’avais fait dans la journée, je me suis complètement dépouillé. Je ne fais pas une « place » au sprint mais je suis vraiment content car mes efforts de la journée n’ont pas été vains avec Flo (Florent Mallégol) qui garde le maillot. Pour ma part, je remonte à la 7ème place du classement général, en ayant privilégié l’équipe, ce qui ne me permet pas de me qualifier hors-quota pour le championnat de France.
Bilan : J’ai vraiment eu de très bonnes sensations sur cette étape. Je pense que ça fait longtemps que je n’avais pas autant « marché », donc je suis très satisfait et mon moral est excellent, juste avant d’aborder une coupure pour récupérer un peu.
– Comment s’est passé ton intégration dans l’équipe de Bretagne engagée sur cette finale du challenge national ? Comment avaient été réparti les rôles de chacun avant le départ ?
Warren : En fait, dans l’équipe de Bretagne, on se connaissait déja bien, donc on ne peut pas vraiment parler d’intégration pour cette course. Il y avait Mathieu (Cloarec), un super « pote », donc on a bien rigolé. Dans l’équipe, vu qu’on est tous du même niveau, nous n’avions pas de rôles attitrés, nous devions surtout être présents dans tous les « coups ». A la dernière étape, vu que Florent (Mallégol) avait le maillot de leader, nos rôles étaient un peu plus définis.
– Il y a quelques semaines, tu as porté le maillot de l’équipe de France lors du Tour des Pays de Savoie … Raconte nous un peu ton ressenti sur ta course, ton intégration, …
Warren : C’était une course vraiment « dure dure ». Comme toutes les classes 2.2, ça roulait très fort. Je me suis bien intégré, vu que je suis assez ouvert d’esprit. Je suis très déçu d’avoir dû abandonner dans l’avant-dernière étape, mais je n’en pouvais vraiment plus. Quand il fait 3°C et qu’on est « sec », ça ne pardonne pas ! Mais j’espère intégrer l’équipe de France à la fin de l’année …
– Tu as été confronté aux meilleurs espoirs français ce week-end, comment te situes-tu au niveau national, après avoir été au plus haut niveau national l’an passé chez les juniors ?
Warren : Par rapport aux meilleurs espoirs français, je pense devoir beaucoup travailler pour combler mes lacunes en contre-la-montre. Sinon, je pense avoir acquis le niveau et je suis capable de « faire la course », donc c’est vraiment bien.
– Quel est ton programme pour les semaines à venir ?
Warren : Mon programme pour les semaines à venir : d’abord une bonne coupure pour récupérer du début de saison, ensuite j’enchainerai avec le grand prix de la moisson, le Kreiz Breizh Elite, Montpinchon, la Mi-Aout Bretonne et j’espère être dans la sélection bretonne pour le championnat de France car je vais tout faire pour être au top niveau pour ce jour là.
Remerciements à Warren pour sa disponibilité pour répondre à nos questions.